Engagée en faveur de l’école inclusive depuis plusieurs années, Awabot soutient la Chaire UNESCO « Handicap, Éducation et Numérique », inaugurée en Octobre 2022 à l’Institut national supérieur de formation et de recherche pour l’éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés (INSHEA). Entretien avec sa directrice, Isabelle Queval, professeure des universités à la tête du Groupe de recherche sur le handicap, l’accessibilité, les pratiques éducatives et scolaires (Grhapes) à l’INSHEA, et également philosophe.
Un programme de recherche pour une école et une société plus inclusives
Chaque année, des milliers de personnes sont empêchées d’aller en classe ou de suivre une formation pour des raisons de santé (handicap, maladie…). Pour ces apprenants aux besoins particuliers, le numérique est une véritable opportunité. Il favorise l’inclusion scolaire, sociale et professionnelle à travers des solutions technologiques innovantes, telles que les robots de téléprésence Beam® déployés dans le cadre du programme TED-i par les ministères de l’Education nationale et de la Jeunesse, et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche .
Pionnière et leader de la téléprésence mobile, Awabot déploie les robots Beam®, produits en France, partout dans le monde.
Que ce soit pour des usages professionnels ou pour favoriser l’inclusion des publics empêchés, nos experts vous accompagnent dans tous vos projets.
Echangeons dès à présent !
Tout juste inaugurée, la chaire UNESCO, destinée à devenir un pôle scientifique de référence national et international, vise à “accompagner les entreprises, les citoyens et les pouvoirs publics dans leurs réflexions sur l’utilisation des outils inclusifs, et à contribuer à la mise en place de ces outils, notamment pour les personnes en situation de handicap, celle-ci bénéficiant à terme à l’ensemble de la société”.
Chaire “Handicap, Education et Numérique” : rassembler et fédérer la Recherche
En 2019, Isabelle Queval, alors professeure à l’INSHEA, s’est vue confier la direction du laboratoire Grhapes. Un an plus tôt, elle avait déjà l’idée d’un projet de chaire afin de donner un élan et une visibilité à l’INSHEA, institut reconnu pour son expertise en matière de handicap et de besoins éducatifs particuliers. Isabelle Queval : “Le projet de chaire a démarré en tout petit nombre, d’abord en se basant sur les forces propres de l’INSHEA. Les chaires de recherche fonctionnant en mécénat privé ou institutionnel pour l’essentiel, une phase de démarchage a ensuite été lancée. Puis, nous avons pris la décision de postuler au label UNESCO, afin de doter la chaire d’un plus large rayonnement. Le dossier a été déposé en avril 2020 mais la pandémie est arrivée et a retardé l’obtention du label.”
La Chaire UNESCO “Handicap, Éducation et Numérique” a pour objectif de “produire, développer et évaluer des ressources innovantes favorisant l’objectif d’une éducation et d’une société plus inclusives en accord avec les orientations gouvernementales”.
I.Q : “Dans la plupart des universités aujourd’hui, des chercheurs s’intéressent et travaillent sur le handicap, mais il est très difficile de les réunir dans les mêmes projets et instances. L’impulsion donnée par la chaire vise à rassembler et fédérer des personnes qui travaillent un peu partout en France et dans le monde sur ces thématiques.”
Un rayonnement international grâce au label UNESCO
I.Q : “Malgré le contexte, en 2021, nous avons organisé un hackathon – compétition d’innovation où les participants se réunissent pour générer des idées et concevoir des solutions sur une période très courte – sur l’éducation inclusive facilitée par le numérique, puis, des journées de la Chaire au mois d’octobre 2021. Celles-ci ont précédé de peu l’obtention, du premier coup, du label Chaire UNESCO (United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization) le mois suivant : un contrat valable pour au minimum 4 ans a été signé avec cette institution internationale, prévoyant une évaluation de nos travaux tous les deux ans.
Le label UNESCO favorise le rayonnement de la Chaire « Handicap, Éducation et Numérique » à l’international : elle est la seule chaire française sur ce thème sachant qu’il y a soixante chaires UNESCO en France et huit cent dans le monde. Toutes chaires confondues, cette chaire de recherche est aussi la seule qui agrège ces trois thématiques.”
Chaire « Handicap, Éducation et Numérique » : quels objectifs ?
Les objectifs de la Chaire « Handicap, Éducation et Numérique » sont triples :
- Créer un pôle de référence international en matière de recherche, de développement et d’évaluation d’outils numériques liés à l’insertion scolaire, sociale et professionnelle des personnes en situation de vulnérabilité ;
- Rendre efficientes les notions d’école et de société inclusives ;
- Penser et évaluer sur le terrain les effets et impacts à long terme de la transition numérique sur les usages et sur les constructions identitaires personnelles (bien-être, satisfaction de vie, etc..) face aux vulnérabilités.
Handicap et Numérique : favoriser l’acculturation des professionnels de l’enseignement
I.Q : “Il y a énormément de technologies, énormément de start-up qui se créent autour des thématiques de l’inclusion et de l’éducation. Mais finalement, il y a assez peu d’analyses des usages ou de recherches sur ces productions.
L’INSHEA dispose de l’Observatoire des ressources numériques adaptées (ORNA), dont la mission est de recenser, analyser et évaluer des ressources numériques utilisables par des professeurs confrontés à la scolarisation d’élèves en situation de handicap, en lien avec le ministère de l’Education nationale et de la Recherche. Cet observatoire reçoit pléthore de propositions d’outils et de dispositifs innovants à expertiser. Malheureusement, ces travaux manquent. Il n’est donc pas aisé de savoir comment orienter les usages numériques pour améliorer le bien-être et les apprentissages des personnes à besoins éducatifs particuliers.
Le numérique fourmille de solutions pour l’inclusion scolaire, mais il y a tout de même des contre-usages : c’est le travail de la Chaire HÉN d’explorer les usages, d’en faire une analyse critique et d’évaluer des dispositifs afin de les développer, ou non.
L’INSHEA accueille chaque année trois à quatre mille stagiaires qui sont enseignants, éducateurs spécialisés, directeurs d’établissement, ou qui travaillent dans le médico-social. Ce sont des personnes de terrain. Notre projet à terme est d’intégrer dans leur formation l’expérimentation des outils mais aussi le fait qu’ils puissent les utiliser ou apporter un regard critique. Il y a une véritable acculturation à accompagner.”
Handicap : la technologie au secours du corps
Isabelle Queval est aussi l’auteure de plusieurs essais philosophiques relatifs à la notion de corps, qu’elle a beaucoup étudiée en tant qu’ancienne athlète de haut niveau. Un corps humain que certaines solutions numériques peuvent compenser, voire augmenter, en cas de handicap ou de maladie.
“La notion de corps présente de multiples points d’entrée dans les registres du handicap et des technologies. Le numérique est une opportunité à divers titres pour les apprenants aux besoins particuliers : il modifie notamment les représentations du corps. C’est le principe de l’avatar, matérialisé par exemple par des casques de réalité virtuelle ou encore par les robots de téléprésence, qui apportent du confort aux personnes à besoins particuliers.”
Vous souhaitez vous aussi soutenir la Chaire UNESCO “Handicap, Education et Numérique” et entrer dans le comité de gouvernance en tant que mécène ? Renseignez-vous.